Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Nostredame fit un pas de plus, et s’agenouilla.

Cousin, dit le roi au connétable, aidez l’illustre maître à se relever. — Il juge les hommes de trop haut pour se poser si bas.

— Êtes marri, Nostredame, que notre bonté particulière vous ait appelé auprès de nous ? demanda Catherine de Médicis, inquiète de l’émotion pénible qui se laissoit voir sur les traits de Michel ; et, afin de rassurer ses esprits qu’elle croyoit intimidés, elle lui présenta sa main à baiser.

Le médecin de Salon se releva plus grand, — oui, plus grand de taille qu’il n’étoit entré dans l’appartement royal ; l’œil plus ouvert, le regard plus assuré, la bouche un peu contractée, la physionomie plus sévère encore. Sa pensée parut s’arrêter à la fois sur deux têtes de hauteur bien différente — deux extrêmes, — sur le beau et vaillant Henri II et sur Marie Stuart, qui avoit sept ans. Cette enfant excita en lui une angoisse poignante,