Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/227

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tre, tu t’éveilles, et dans mes bras, dans les bras de ton père… seule place où ne t’atteindront jamais les perfides séductions du monde… Ma Clarence ! pourquoi sangloter ainsi ? Qu’ai-je dit ?… rien, mon Dieu ! rien… chère petite !

— Oh ! mon père, oublierez-vous toujours ainsi ? demanda la jeune fille d’une voix suppliante.

— Silence ! petite fille, silence. — Et la main de Nostredame se promenoit doucement sur les yeux mouillés de larmes de Clarence, suivoit les contours de son visage, jouoit avec ses cheveux, comme si en effet, retournée aux jours de pureté de son premier âge, elle eût pu prendre plaisir à ces caresses enfantines que lui prodiguoit l’ingénieuse clémence de son père.

Antoine Minard vint interrompre cette scène touchante. Nostredame recommanda sa fille aux soins de l’hôtesse, et lorsqu’il se vit seul avec son ami, il se jeta dans ses bras en pleurant amèrement.