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Page:Bonnerot - Romain Rolland sa vie son oeuvre.djvu/45

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R. Rolland alors se voua tout entier à la défense de cette œuvre et de ceéte idée. Il multiplia ses appels dans les revues pour affirmer sa foi. Déjà, à côté de lui, Maurice Pottecher maintenait, depuis 1895, son Théâtre du Peuple[1] à Bussang, dans les Vosges, et bientôt, à son imitation, René Morax allait créer, en Suisse, à Mézières, le théâtre populaire du Jorat (mai 1908). En attendant que le théâtre du peuple fût constitué et solidement organisé, Romain Rolland faisait jouer, le 21 juin 1899, au Théâtre de l’Œuvre, le Triomphe de la Raison,[2] dont les belles tirades semblaient avoir été recueillies aux séances mêmes des Clubs révolutionnaires ; Stoullig (Annales du Théâtre, t. 25, 1899, pp. 375-376) se plaignit que l’œuvre eut peu de rapport avec le théâtre, et affirma que l’auteur était admirablement doué seulement comme écrivain et comme orateur ; mais une scène, entre toutes dramatique (Acte I, scène 3), réunissait les éloges de chacun : celle où les députés girondins, mis hors la loi et contraints de se cacher, voient défiler le cortège funèbre de Marat, dont on porte le corps au Panthéon, tandis que l’orchestre, dirigé par M. Tiersot, jouait la curieuse Marche lugubre de Gossec. Les acteurs avaient bien défendu la pièce :[3] Mitrecey (Antoine-Hugot-Cranville), Pollet (Guillaume Faber), Luxeuil (Adam Lux), Charny (Scevola Haubourdin), Damery (marquis de Maillé), Desauby (Anaxagore

  1. Cf. à ce sujet Maurice Pottecher, Le Théâtre du Peuple, renaissance et destinée du théâtre populaire, XXI, 288 p., in-12. Ollendorf, 1899.
  2. ibid.
  3. Cf. Bibliographie n° 3. — La Revue d’Art dramatique indique une distribution différente avec Dessonnes pour le rôle d’Adam Lux, R. Liser pour le marquis de Maillé, et Mlle Debligny pour la Raison.