Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/130

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même genre que l’ame reconnoît par de semblables moyens.

Les rayons qui partent des deux extrémités d’un objet & qui dirigent leur marche vers la prunelle tendent à se rapprocher l’un de l’autre à mesure qu’ils avancent. Ils s’unissent à leur entrée dans l’œil, & continuant leur route en ligne droite vers la rétine ils se croisent & forment deux angles opposés par la pointe. L’un de ces angles embrasse dans son ouverture l’objet ; l’autre son image. L’ouverture de ces angles détermine donc la grandeur apparente de l’objet ou l’étendue que cet objet occupe sur la rétine. Sont-ils fort ouverts ? L’objet paroît fort grand : sont-ils fort aigus ? L’objet paroît fort petit : sont-ils si aigus que les deux rayons coïncident ? L’objet ne paroît à l’ame que comme un point.

La perception de la distance naît de celle de la grandeur ou plutôt cette perception n’est que celle de la grandeur elle même. C’est par l’étendue des corps interposés que se forme l’idée de