Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

par des ressorts interposés, soit par quelqu’autre moyen que nous n’imaginons pas, établiroit une telle liaison dans leur jeu, qu’à l’occasion des mouvemens imprimés à un de ces organes d’autres mouvemens se réveilleroient ou deviendroient plus vifs dans quelqu’un des autres sens.

Donnez à l’automate une ame qui en contemple les mouvemens, qui se les applique, qui croie en être l’auteur, qui ait diverses volontés à l’occasion de divers mouvemens ; vous ferez un homme dans l’hypothese dont il s’agit.

Mais cet homme seroit-il libre ? Le sentiment de notre liberté, ce sentiment si clair, si distinct, si vif qui nous persuade que nous sommes auteurs de nos actions peut-il se concilier avec cette hypothese ? Si elle leve la difficulté qu’il y a à concevoir l’action de l’ame sur le corps, d’un autre côté elle laisse subsister dans son entier celle qu’on trouve à concevoir l’action du corps sur l’ame.