Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/149

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te en moi celle de quelque chose de curieux, d’intéressant, de singulier : je me rends donc attentif à cette idée ; je la considere avec tout le soin & toute la patience dont je suis capable : par cet acte de ma volonté je vois naître dans mon esprit différentes perceptions qui en produisent elles-mêmes plusieurs autres. J’acquiers ainsi une idée plus complete de cette production ; & cet exercice de mon esprit étant accompagné du plaisir secret qui est inséparable de la recherche & de l’acquisition du vrai, je desire d’être affecté souvent de semblables perceptions & ce desir me rend observateur, &c. Le développement des plantes et des animaux, les mouvemens des corps célestes, &c. ne sont encore que la gradation ou la succession que Dieu a jugé à propos de mettre dans cette partie de nos idées. Il n’a pas voulu qu’à la perception d’une plante naissante succédât brusquement la perception de cette même plante en fleur : il a voulu que nous eussions une suite de perceptions qui nous la représentassent sous différens degrés de grandeur & de con-