Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/151

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est la nature des choses, telle est notre condition actuelle que nous voyons hors de nous ce qui est en nous, de l’étendue & de la solidité où il n’y a que des perceptions & des sensations. L’univers en est-il pour cela moins beau, moins harmonique, moins varié, moins propre à faire le bonheur des créatures ? Un architecte qui traceroit le plan d’un bâtiment superbe, & qui indiqueroit en même tems les moyens de l’exécuter, en paroîtroit-il moins habile dans son art parce qu’il ne réaliseroit point ce plan ? Le supreme architecte a tracé autant d’univers qu’il a créé d’esprits. Quel univers que celui que sa main divine traça dans l’esprit du chérubin ! Quelle intelligence que celle qui embrasse à la fois tous ces univers ! Au reste, si la révélation affirme l’existence des corps, c’est de la même maniere qu’elle affirme l’immobilité de la terre et le mouvement du soleil. Le but de la révélation est de nous rendre vertueux & non de subtils métaphysiciens.