Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/184

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quelqu’attention, nous les exécutons mal, & même nous ne les exécutons point du tout. Si on cherche sur le violon un air qu’on a su, mais qu’on a oublié en grande partie, on le trouvera plus promptement en laissant aller sans réflexion les doigts sur l’instrument qu’en y donnant beaucoup d’attention.

Cependant, il est certain que toutes les actions que nous venons d’indiquer sont volontaires dans leur origine. Toutes reconnoissent l’ame pour principe. C’est elle qui, selon qu’elle est déterminée par le plaisir, le besoin, la convenance ou par quelqu’autre motif distinct ou confus, imprime au corps différens mouvemens appropriés à chaque circonstance. Nous ne marchons, nous ne mangeons, nous ne jouons qu’en vertu de la volonté que nous avons de faire ces choses. Les organes qui les exécutent ne continuent à se mouvoir qu’autant de tems que cette volonté demeure la même. Vient-elle à changer ? Les mouvemens des organes changent pareillement. Le sommeil ne détruit point les facultés de l’ame ; il ne fait qu’en modifier plus ou