Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/202

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nistere des sens. L’ame sent qu’elle meut son bras, par la réaction du bras sur le cerveau. Cette réaction affectant quelqu’un des sens, produit dans l’ame un sentiment, une idée. De cette idée sensible ou directe l’ame peut déduire avec le secours du langage les notions réfléchies d’existence, de sentiment, de volonté, d’activité, d’organe, de mouvement, de corps, de substance, &c. Afin donc qu’un mouvement soit apperçu de l’ame, il ne suffit pas qu’elle l’exécute : ce mouvement n’est point lui-même une idée ; or, il n’y a qu’une idée qui puisse être l’objet de la faculté de sentir. Il ne peut devenir cet objet qu’autant qu’il est réfléchi sur l’organe du sentiment. Mais les mouvemens qui operent les reproductions, l’accroissement, les sécrétions, &c. Ne réagissent point sur le siege du sentiment, puisque l’ame n’en a pas la moindre idée. Ils pourroient donc être l’effet de la force motrice sans que l’ame en eût le plus léger sentiment ; la force motrice différant autant de la force représentatrice ou de la faculté d’appercevoir,