Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/224

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Mais, nous ne sommes pas proprement contraints lorsque par des menaces on nous oblige d’agir d’une maniere contraire à celle dont nous aurions agi si nous eussions été laissés à nous-mêmes : car dans ce cas la volonté ne fait que changer d’objet : son meilleur actuel est alors d’éviter l’effet des menaces.

Les déterminations libres de l’ame viennent entiérement de son propre fonds. C’est l’ame elle-même qui se détermine sur certains motifs : mais elle n’est point déterminée ou nécessitée par ces motifs, comme un corps est déterminé ou nécessité à se mouvoir par la force qui agit sur lui. L’ame juge du rapport des objets avec son état présent, & elle se détermine sur la perception de ce rapport.

La volonté ne sauroit être contrainte ; parce qu’il seroit contradictoire à la nature de l’être intelligent qu’il voulût ce qui ne lui paroîtroit pas le meilleur. C’est ce qu’on rend en d’autres termes lorsqu’on dit, que l’ame veut toujours avec spontanéité ou de plein gré.