Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/230

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Traiter un animal comme un caillou, un homme libre comme un esclave, un Montesquieu comme un Spinosa, c’est agir d’une maniere contraire à l’ordre. L’ame a sa nature, ses facultés d’où dérivent ses rapports aux êtres environnans. La loi naturelle est l’effet de ces rapports.

L’ame observe cette loi, ou ce qui revient au même, l’ordre, lorsqu’elle agit conformément à sa nature ou à ses rapports.

L’ame a le sentiment des rapports. Le tempérament, l’éducation, l’habitude le rendent plus ou moins vif. Ce que quelques philosophes ont nommé instinct moral ne se réduiroit-il point à ce sentiment ?

Mais, pourquoi l’ame éprouve-t-elle certains sentimens à la présence de certains objets ? Telle est sa nature : tels sont les rapports qu’elle soutient avec ces objets. L’ame a ces Senti-