Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/233

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C’est l’expression fidele du vrai, la relation de la cause à l’effet : une graine mise en terre s’y développe.

Les devoirs ne sont tels, que parce qu’ils sont une suite nécessaire de nos relations ou de notre nature. La créature n’adorera-t-elle pas son créateur ? Ne s’aimera-t-elle pas elle-même ? N’aimera-t-elle pas ses semblables ? Assurément, l’ame exprimera ses sentimens, parce qu’elle les a : elle les a, parce qu’elle est faite pour le bonheur & qu’ils en sont la principale branche. Quelle perfection ne suppose pas dans l’ame la contemplation des attributs divins, l’amour de soi-même bien ordonné, l’amour du prochain ! Quel bonheur naît de cette perfection !

La morale, qui est le systême des devoirs ou du bonheur, n’est donc pas arbitraire. Elle a son fondement dans la nature. Ses maximes sont vraies puisqu’elles découlent de rapports certains. Elles sont utiles, puisqu’elles conduisent au bonheur.