Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/244

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ouvrage. En êtes-vous moins sensibles cependant au plaisir de les posséder ? Ces faveurs du tout-puissant vous en paroissent-elles moins estimables ?

Eh bien ; à cette machine si admirable Dieu a joint une ame capable de penser ; & il a placé cette ame dans de telles circonstances qu’elle est un Socrate ou un Newton. En estimerez-vous moins la vertu du sage & le savoir du géometre ? Nullement ; la vertu & le savoir demeureront toujours tels aux yeux de la raison.

L’homme naît libre ; il agit sans contrainte & se détermine pour ce qui lui paroît le meilleur. Il peut donc être regardé à juste titre comme l’auteur de ses actions ; ces actions peuvent lui être imputées comme à la cause immédiate qui les produit. Il est vrai qu’il n’est pas l’auteur des principes de ses déterminations ; mais dans quel systême prouve-t-on qu’il le soit ? Il use du pouvoir qu’il a reçu d’agir ; il en use avec plaisir & connoissance ; c’en est assez.