Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/251

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mais dans une proportion relative au degré de perfection morale qu’ils ont eu ici bas. Tous avancent sans cesse de perfection en perfection. Tous sont contens de la place qu’ils occupent, parce que tous voient distinctement que c’étoit celle qui leur convenoit, & que où qu’ils eussent été placés ils auroient pu toujours ambitionner des places plus relevées ; la distance du fini à l’infini étant infinie. En un mot ; les moins heureux s’écrient qu’ils préférent infiniment leur état à la non-existence.

Il est des récompenses & des peines : il est un bonheur & un malheur à venir. Les récompenses, suites naturelles de la vertu, iront sans cesse en augmentant, parce que l’ame se perfectionnera sans cesse. Les peines, suites naturelles du vice, iront sans cesse en diminuant, parce qu’elles rapprocheront sans cesse le vicieux de l’ordre et que Dieu veut essentiellement le bonheur de toutes ses créatures : la justice est dans cet être adorable la bonté dirigée par la sagesse.