Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/303

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Dieu à l’enfant, faite le lui connoître sous les images sensibles d’un pere, d’un ami, d’un bienfaiteur absent qui lui envoie chaque jour de quoi fournir à ses besoins & à ses plaisirs.

Je continue à feuilleter ce catéchisme ; & je trouve dès la seconde ou la troisieme section la doctrine des anges fideles & des anges rebelles ; satan esprit malin, orgueilleux, artificieux, tentateur de nos premiers parens, ennemi naturel de l’homme, &c. à quoi bon cela, je le demande ; qu’à jeter dans l’ame de l’enfant des terreurs paniques, que les discours d’un domestique ignorant et superstitieux ne manqueront pas de fortifier ? Je confesse ingénument que je ne connois point l’utilité de ces instructions ; & je souhaiterois ardemment que toute cette doctrine des démons eût été reléguée pour toujours dans la philosophie orientale.

La maniere de présenter les dogmes de la religion aux enfans n’est guere moins absurde. On diroit qu’on n’ait pour but que d’exercer leur mémoire