Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/307

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Je l’acheminerois ensuite insensiblement à s’enquérir de l’auteur de ces choses. Je lui ferois chercher, et je chercherois avec lui cet esprit invisible qui semble nous dire par-tout, me voici. J’échaufferois sa curiosité pour cet être le plus intéressant de tous les êtres ; & je la satisferois en le lui faisant connoître sur-tout par ses attributs moraux. Je m’attacherois à lui rendre Dieu aimable, à imprimer pour lui dans son cœur le même amour, & s’il étoit possible un amour plus vif, que celui qu’il ressentiroit pour ses parens les plus chers. Je me ferois une espece de devoir de ne parler jamais de Dieu qu’avec un air de recueillement & en accompagnant la prononciation de ce nom auguste de gestes propres à faire sur l’esprit de l’enfant une impression mêlée de joie & de respect. Je lui montrerois ce tendre pere pressé sans cesse du soin de ses créatures, leur donnant à toutes la pâture, le vêtement & le domicile. Un gâteau d’abeilles, la coque d’un ver à soie, le nid d’un oiseau seroient mes démonstrations. Le ramenant ensuite à lui-même, je lui ferois remarquer le nombre &