Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/54

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les différentes liqueurs dont la circulation & le jeu constituent les grands principes de la vie. Les esprits filtrés par le cerveau coulent dans les nerfs & les animent. L’ame commence à éprouver des sensations, mais ce ne sont encore que des sensations extrêmement foibles & confuses ; des sensations que l’ame ne peut rapporter à aucun lieu, qui ne l’instruisent de rien, qui ne sont proprement ni agréables ni désagréables, qui n’excitent en elle aucune velléité.

À mesure que le germe se développe, l’action réciproque des solides & des fluides acquiert plus de force ou d’intensité. Des filets nerveux qui n’avoient point encore été rendus sensibles commencent à le devenir. La réaction de l’ame sur les fibres nerveuses ou sur les esprits animaux, toujours porportionnelle à la quantité de leur mouvement, augmente conséquemment d’intensité. Les sensations sont moins foibles & moins rares. Les relations du foetus avec le corps organisé qui le nourrit devenant de jour en jour plus étroites, plus efficaces & plus nombreuses