Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/63

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de toutes ses modifications, ce sentiment est plus ou moins vif, plus ou moins distinct suivant que les ébranlemens ont été plus ou moins forts ou plus ou moins répétés. Mais si l’on approfondit davantage ce sujet, on reconnoitra que la réminiscence n’est pas d’une autre nature que le rappel & l’imagination et que toutes ces opérations de notre ame peuvent s’expliquer d’une façon également méchanique. Pour le concevoir, il n’y a qu’à supposer que l’impression que font sur l’ame des fibres qui sont mues pour la premiere fois n’est pas précisément la même que celle qu’y produisent ces fibres lorsqu’elles sont mues de la même maniere pour la seconde, la troisieme ou la quatrieme fois. Le sentiment que produit cette diversité d’impression est la réminiscence. On imaginera, si l’on veut, que les fibres qui n’ont point encore été mues, & qu’on pourroit nommer des fibres vierges , sont par rapport à l’ame dans un état analogue à celui d’un membre qui