Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Au moyen de l’attention dont l’ame est douée elle peut séparer la partie de son tout, le mode de son sujet ; elle peut faire des abstractions partielles et des abstractions modales , comme parlent les métaphysiciens ; considérer la main indépendamment du bras, la couleur indépendamment de la figure : mais elle ne sauroit faire des abstractions universelles , parce que toutes ses idées étant particulieres ou concretes , toutes n’étant que des images & des images d’ individus , chaque idée ne représente que l’objet qui lui est propre & ne sauroit servir par elle-même à représenter les objets analogues, encore moins servir indifféremment à représenter toutes sortes d’objets. L’idée d’un homme est nécessairement l’idée d’un certain homme, de certains traits, d’un certain vêtement, d’une certaine attitude, &c. Tout est ici déterminé. Mais, une perception peut servir à rappeller la perception d’une chose dont l’ame a un besoin actuel ; & alors cette perception fait en quelque sorte l’office de signe .

Enfin, la maniere dont l’ame privée de la parole exprime ses sentimens, répond