Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/78

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raisonnement un fond d’idées sur lequel il s’exercera sans jamais l’épuiser. L’ame n’opérant plus simplement sur les choses mêmes ou sur leurs images, mais encore sur les termes qui les représentent, rendra chaque jour ses idées plus générales ou plus universelles. Ainsi, en employant le terme d’ homme pour désigner un certain objet déterminé, tous les objets semblables seront représentés par le même terme. Si l’ame porte ensuite son attention sur tout ce qui est renfermé dans l’idée particuliere de l’homme qu’elle a sous les yeux, si elle exprime par des mots tout ce qu’elle y découvre, elle parviendra à décomposer cette idée en d’autres idées qui seront comme les élémens de celle-là, & qui éleveront l’ame par degrés aux notions les plus universelles. Détachant donc de l’idée particuliere d’un certain homme ce qu’elle a de propre ou d’accidentel, & ne retenant que ce qu’elle a de commun ou d’essentiel, l’ame se formera l’idée de l’homme en général. Si elle ne fixe son attention que sur la nutrition, le mouvement, le