Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/80

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des termes tout ce que ce nouvel examen lui en fera connoître, elle acquerra des idées d’un genre fort différent, mais qu’elle universalisera comme les premieres. D’une pensée, d’une volonté, d’une action particuliere elle s’élevera par l’abstraction à la pensée, à la volonté, à la liberté en général. De la conformité ou de l’opposition de la pensée avec l’état des choses l’ame se formera l’idée du vrai & du faux, de la vérité & de l’erreur. Faisant abstraction de l’agent & ne considérant l’action que dans ses rapports avec le bonheur de l’homme ou avec celui des êtres qui lui ressemblent, elle acquerra les idées de l’utile, de bien & de mal, de la vertu et du vice, du juste & de l’injuste, de l’honnête et du déshonnête, de la perfection & de l’imperfection, de l’ordre & du désordre, du beau moral. Par la connoissance du bien ou du mal moral qui découle naturellement du bon ou du mauvais usage que l’homme fait de ses facultés, l’ame parviendra à la notion de la regle des actions humaines. Considérant ensuite cette regle comme la volonté d’un souverain, l’ame acquerra l’idée de la loi, &c.