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CHARLOT S’AMUSE

Volontiers, il serait parti ; seulement, le gamin réclamait ses compresses, pris d’une légère fièvre et ne pouvant rester étendu sur son séant.

Alors, sans faire de bruit, le frère remplit la cuvette d’eau et y vida le contenu d’un flacon qu’il avait apporté.

— Allons, Bébé, retourne-toi.

Le gamin obéit, oubliant déjà son mal, et pris de rire à l’idée de se faire soigner ainsi par son maître. Le drap enlevé, la chemise retroussée, Origène oublia ses craintes, repris de ses désirs malsains et obscènes d’onaniaque. Lentement il trempa les compresses dans l’eau, lentement il les appliqua sur la chair endolorie de l’enfant, riant aussi de son rire béat de pieux érotomane à l’entendre murmurer :

— Ça pique, cher frère, ça pique !

— Ce n’est rien, Bébé, ça te guérira. Demain matin, il n’y paraîtra plus.

Et brusquement, se couchant à demi sur le lit de l’enfant, il embrassa le petit malade à pleine bouche.

Charlot, content, se laissait faire, collant ses lèvres à celles de son bon ami et, naïvement, lui rendant ses caresses. Bientôt, il s’étonna : ces caresses se faisaient étranges et s’éga-