Page:Bonnetain - Charlot s'amuse, 1883.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
200
CHARLOT S’AMUSE

méritait ce coup qui l’assommait et cette douleur encore confuse dont son égoïsme s’effarait déjà. C’était bien fait. S’il avait eu du cœur, il se serait jeté dans le puits, tout de suite.

Une rage le tenait ; il avait cédé cette fois sans s’en apercevoir, malgré lui presque, et après une si longue lutte contre la tentation, que son bonheur avait été dérisoirement court. Et dire qu’il s’était juré la veille de ne pas recommencer avant le vendredi suivant ! On était au mardi. Mon Dieu ! comme il était lâche !

Tout à coup, il se prit à pleurer. Une religieuse, entendant du bruit, ouvrit la porte de la vieille fille, et il entra machinalement, sans savoir ce qu’il faisait, mais soulagé déjà par ses larmes.

— Votre protectrice venait d’expirer quand M. Choisel est enfin venu…

La sœur annonçait tout de suite cette nouvelle au jeune homme, n’ayant dans sa dévotion étroite, en face de ce cadavre à peine refroidi et de ce fils accablé, que le regret de cette fin trop tôt survenue pour l’Église et du bon Dieu dérangé pour rien.

— … Mlle  de Closberry était heureusement une sainte, elle avait communié l’avant-veille,