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CHARLOT S’AMUSE

sous laquelle son regard papillotait. Et le cercle se resserrait toujours autour de lui, avec l’envolée blanche des gestes câlins et la promenade devant sa figure des bras nus qui cherchaient à l’attirer. Il se débattait avec une résistance de son torse qu’il cambrait en arrière, mais les mains inertes et, pour se dégager, ne pouvant se décider à toucher, même du bout des doigts, les poitrines poudrerisées et les blancheurs troublantes qui s’étalaient autour de lui. On l’entraîna sur un canapé. Toutes les femmes voulaient l’avoir, et se le disputaient, disant que « ça portait bonheur » et que « ce devait être très drôle ».

Il avait envie de pleurer, mais ses deux compagnons ne pouvaient s’accommoder de cet attendrissement. Ayant fait choix de deux filles, ils s’approchèrent :

— Allez, hop ! Duclos ! faut déraper, mon vieux. T’avons pas amené ici pour rester à l’ancre sur des coussins. Tu vas donner six francs à Madame, pour nous trois, offrir ton aile à une de ces poulettes et monter avec nous…

Le malheureux ouvrit son porte-monnaie et paya, en sortant longuement les pièces une à une, avide de prolonger les quelques minutes qui le séparaient de sa condamnation, et livide