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CHARLOT S’AMUSE

porta, à ce propos, contre les cafards d’église, et, bientôt, bon enfant et amoureux avant tout, n’y pensa plus, heureux de posséder cette belle et vigoureuse campagnarde.

Ils s’installèrent au quai de Jemmapes, dans un petit nid propre et coquet. Le gazier gagnait de bonnes journées, et Anne apportait aussi quelque argent au logis en continuant à travailler chez sa marraine et à blanchir le presbytère. Le ménage aurait pu être heureux, et l’aurait été sans doute, s’ils avaient eu tout de suite un enfant.

La lune de miel dura un an, puis, pendant une absence du gazier appelé par son travail pour un mois à Compiègne, Anne s’abandonna à un ancien locataire de l’hôtel amené par le hasard dans la maison. Ses instincts dépravés qui, depuis quelques mois, renaissaient dans la lassitude des caresses plus froides et moins fréquentes de son mari épuisé, reprirent encore le dessus, et les convulsions hystériformes par lesquelles son organisme passa, tant qu’elle voulut résister, la laissèrent détraquée et sans forces. Elle fut à qui voulut la prendre, et Duclos, en apprenant son malheur, ne sut lequel des amants de sa femme il tuerait.

Rémy, son vieux camarade, sauva la vie à la Bretonne, mais le gazier désespéré se mit à