Page:Bonnières - Contes des fées, 1881.djvu/21

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« Romps, en m’aimant, le charme qui me lie. »

« Je ne dis non, » fit l’autre, « et je m’en vais
« Tout droit conter notre cas à ma mère.
« Conseil ne nuit : l’on cueille pomme amère
« Sans que pourtant le pommier soit mauvais. »

Il fut conter la chose toute telle,
Riant, pleurant, amoureux et dispos.
Du coup, sa Mère en laissa choir deux pots
Qu’elle tenait.

        — « Eh ! mon gars, » lui dit-elle,
« Fais à ton gré. Ce nous est grand honneur.
Va, mon garçon, et pousse l’aventure.
Nous aurons gens, malgré notre roture,
Pour nous donner bientôt du Monseigneur ! »

Elle rêvait déjà vaisselle plate,
Non plus salé, mais belle venaison,
Vin en tonneaux et le linge à foison,