Page:Bonnières - Contes des fées, 1881.djvu/31

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Fut au Page bon messager.

La rencontre eut lieu, j’imagine.
Et, cette nuit-là, par les champs
Il fut dit bien des mots touchants,
Et bien baisé deux mains d’hermine.
— Laissons-les, où qu’ils soient allés :
Dès l’aube, une route fleurie
Vers nos amants, en ma féerie,
Nous conduira, si vous voulez ;
Car le don que de sa Marraine
Eut Belle-Mignonne en naissant
Fit que ses pieds allaient traçant
Un beau chemin de fleurs, sans graine.

Chacun de ses pas amoureux
Avait fait naître œillets, pervenches,
Roses roses, rouges et blanches.
Pavots divers et lys nombreux,
Et naître mauves, pâquerettes,
Herbe aux perles, reines des prés,