Page:Bonnières - Contes des fées, 1881.djvu/37

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Ne pouvait, vraiment, que déplaire.
Et tout, dans le premier moment,
En voyant ce tableau coupable.
Il aurait bien été capable
D’ordonner qu’on pendît l’amant.
N’était-ce point un pauvre sire,
N’ayant sou, ni maille, ni nom,
Si mince et petit compagnon
Qu’écuyer n’eut daigné l’occire !

Ils étaient pourtant beaux ainsi,
Tête contre tête penchée,
Chevelure en blonde jonchée,
Et bras enlacés à merci.
Ils souriaient, et dans leur rêve,
Aussi charmant qu’eux et léger,
Ils semblaient encor prolonger
L’heure aux amants toujours trop brève ;
Car ils balbutiaient entre eux
Des mots si doux de voix si tendre,
Qu’aux bois il n’est plus doux d’entendre