Page:Boré - Étude sur Vauvenargues, 1858.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 150 —


Son âme^ obsédée des images du sublime et de la vertu 9 ne saurait être attentive aux arts qui peignent les petits objets. Il n’imitera pas les auteurs de son siècle pour qui l’art d’écrire n’est plus qu’un jnétier, comme V arpentage au t orfèvrerie, et qui sont frappés de la maladie du temps, laquelle est de vouloir badiner de tout ; il ne traitera que ceux des sujets qui demandent, à la fois, la fermeté des convictions, l’élévation des sentiments, l’amour du beau et du bien ; et l’éloquence, unie’à la morale, se présentera naturellement à lui comme le plus digne objet de sota ambition. U devra être orateur et philosophe ; mais s’il s’élance dans cette voie après Pascal, ne lui demandez pas de rien sacrifier aux caprices d’un public frivole, de rechercher l’esprit, les saillies, les pointes qui sont les signes du faux goût et des arts en décadence.

tenté de généraliser. « Concluons de tout cela, dit-il, qu’il » faut avoir pensé avant d’écrire, qu’il faut sentir pour émou » voir, connaître avec évidence pour convaincre, et que tous » les efforts qu’on fait pour paraître ce qu’on est pas ne ser » vent qu’à montrer plus clairement ce qu’on est. Pour moi, » je voudrais que ceux qui écrivent Je leur demanderais » enfin de se souvenir de cette maxime et de la graver en » gros caractères dans leur cabinet : que Vauteur est fait pow » le lecteur, mais que le lecteur n’est pas fait pour admirer » l’auteur qui lui est inutile, »