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sincèrement ou non, peu importe, que la consommation anglaise est et sera de 54,000, et celle du continent de 38,000 balles par semaine. Cela ferait 92,000 balles, et d’après les débouchés de quatre principaux marchés d’Europe, ce n’est que la semaine finissant le 14 mai, que la consommation, augmentant, prenait 74,893 contre 74,959 balles de l’an dernier. Comme on voit, il y a là une différence de 17,107 balles par semaine, qu’on ne peut guère attribuer aux importations directes du continent ni à celles du Levant, ou aux livraisons des ports secondaires, tels que Brême, Hambourg, etc.

D’un autre côté, la statistique générale nous offre les expéditions suivantes :

1870 1869
Des États-Unis :
Du 1er sept. au 31 mai 1,844,000 1,287,000
De Bombay :
Du 1er janv. au 14 mai 417,000 617,765


Balles 2,261,000 1,904,765


donnant un excédant de 356,235 balles, excédant qui existe en partie encore, car, le 10 mai, les stocks à Liverpool, Londres, Havre, Brême, Hambourg et Marseille étaient de 681,900 balles, contre 500,600 balles l’an dernier.

Pourquoi les courtiers, d’accord avec les grands faiseurs, cherchent-ils maintenant les raisons aux Indes pour exciter à la hausse ? C’est que les affaires de l’Inde aussi (à livrer, bien entendu, et c’est à cela qu’on vise toujours) se font, à Liverpool comme au Havre, très-commodément, sans aucun risque, sans aucun déboursé, sans aucune garantie sérieuse.

Prenons les conditions du Havre, plus dangereuses que celles de Liverpool, où l’on vous garantit bien le classement, garantie éphémère, sans doute, puisque le courtier-acheteur en reste juge, mais enfin c’est une garantie, tandis qu’au Havre on ne produit pas même la facture d’origine, sur la foi de laquelle on a vendu un classement déterminé.

Voici les conditions du Havre modifiées depuis le commencement de l’année :

Le vendeur se réserve le droit : 1o de choisir entre quatre acheteurs de Bombay ; 2o de n’en indiquer un que six semaines à deux mois après le départ de la dernière malle de Bombay pré-