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elle est réclamée à la fois par les sciences et les arts, par le commerce et par l’homme utile qui vit du travail de ses mains, et qui, le plus exposé aux fraudes, est le moins en état d’en supporter les effets. Ce nouveau moyen de cimenter l’unité de la République en présente encore d’estime et de liaison entre les Français et les autres peuples, entre la génération présente qui offre ce bienfait, et la postérité qui en jouira ou en vérifiera les bases.

L’académie des sciences ayant été chargée par l’Assemblée constituante de travailler à un nouveau système général des poids et mesures, observa, « que l’idée de rapporter toutes les mesures à une unité de longueur prise dans la nature, s’est présentée aux mathématiciens dès l’instant où ils ont connu l’existence d’une telle unité et la possibilité de déterminer ; ils ont vu que c’étoit le seul moyen d’exclure tout arbitraire du système des mesures, et d’être sûr de le conserver toujours le même, sans qu’aucun autre événement, qu’aucune révolution dans, l’ordre du monde pût y jeter de l’incertitude ; ils ont senti qu’un tel système n’appartenant exclusivement à aucune nation, on pouvoit se flatter de le voir adopter par toutes[1] ».

  1. Rapport fait à l’académie, le 19 mars 1791.