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CHANT I.

Nommé Rodric ; hélas ! trop généreux.
Car de la Blonde allant droit à la Brune,
En beaux feſtins, cadeaux, plaiſirs & jeux,
Il eut bientôt diſſipé ſa fortune.
Que devenir en cette extrêmité ?
Sage il devint, grace à l’adverſité.
Fuyant ſa honte, & cachant ſa miſere,
L’infortuné, d’un peu d’argent comptant
Qui lui reſtoit, achete une chaumiere,
Et tout auprès un petit bout de champ.
Là, tout penſif, ſans valets ni ſervantes,
Il travailloit, ayant parmi ces ſoins
Un peu d’humeur : on en auroit à moins.

 L’aurore ouvroit ſes portes éclatantes
Quand tout-à-coup un beau jeune Garçon
Vint l’aborder, & lui dit ſans façon :
» Holà, l’ami, dis-moi ce que tu plantes ?
Rodric, peu fait à ces tons élevés,

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