Page:Bordier - Ambassade en Turquie de Jean de Gontaut Biron, baron de Salignac.djvu/23

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PREFACE. XX

« Qui fait que je redoubleray ceste très humble requeste, que ce soit vostre bon playsir luy accorder son dict appointement et la dicte creue de trente soldatz. Et sur ce, etc...

De Nérac ce XXVIe jour de décembre 1579 (1). »

Le roi de Navarre ayant tenté tous les moyens de conciliation sans pouvoir se faire rendre justice, se décida à reprendre les armes et résolut d’assiéger Cahors.

Cette ville, capitale du Quercy, donnée en apanage à Marguerite de Valois lors de son mariage, n’avait jamais consenti à reconnaître son nouveau maître. C’était une place très forte, environnée par la rivière du Lot, et communiquant avec l’extérieur par trois ponts munis de portails solidement constitués. L’expédition paraissait difficile à cause des nombreux engins de défense accumulés dans la ville, où se trouvaient réunis, sous le commandement de M. de Vesins, un grand nombre de gentilshommes et des troupes aguerries. Mais la nécessité de posséder cette place eut raison des objections présentées par les plus prudents.

Le P. Daniel rapporte, dans son Histoire de France, que ce fut le premier siège « où l’on se servit du pétard comme moyen de destruction, l’invention de cet engin étant toute nouvelle. » Nous laissons à d’Aubigné le soin de nous faire, avec sa verve entraînante, le récit de cette attaque si glorieuse pour les troupes de Henri de Béarn : « Surprise honorable sur toutes celles de ce siècle, pour ce que le

(1) Lettres missives de Henri IV, vol. I, p. 259.