À ces mots, Jaquez Barraou, rejetant la cape, se dressa subitement.
— Carajo, cobarde !… Tu crois donc, rufian ! qu’on soûle Barraou comme on soûlerait Cazador ? Infâme ! tu es pris au piège ; meurs !…
Il saisit alors son escopette, couche en joue Cazador qui fuit à la porte. Amada, suspendue à cette arme, crie grâce, et l’arrête.
Il s’en délivre, saisit un couteau sur la table, lève le bras pour frapper Juan qui saute dehors, et rejette la porte ; la lame entre profondément dans les ais. Barraou, écumant, le poursuit en mugissant des jurons infernaux.
— Arrête ! arrête ! Jaquez, arrête ! c’est Amada qui t’en prie ; sois généreux, laisse fuir cet homme !
Mais lui, sans l’entendre, suivait, plus prompt qu’une rafale, son agile ennemi qui s’enfonçait dans les touffes des plantations voisines.
Défaillante, Amada se traînait dans la case ; elle s’accusait de la mort de Juan, et pleurait beaucoup.
Cependant Amada était irréprochable ; elle n’avait bercé Juan d’aucun espoir, elle avait re-