Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/13

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courte ! Sur cette terre de passage, alors pourquoi tant de soucis, tant de travaux pénibles, à quoi bon ?… Maintenant, je ris quand je vois un homme qui se case, se caser !… Que faut-il donc à l’homme pour faire sa vie ? une peau d’ours et quelques substances.

Si j’ai rêvé une existence, ce n’est pas celle-là, ô mon père ! si j’ai rêvé une existence, c’est chamelier au désert, c’est muletier andalou, c’est Otahïtien !

Il est probable que cet homme chez lequel il faisait son apprentissage était architecte : car quelques années plus tard, on se rappelle l’avoir vu travailler dans l’atelier d’architecture d’Antoine Garnaud ; du reste, nous n’avons rien pu apprendre sur sa vie, à cette phase ; sans doute, il luttait corps à corps avec la misère, et, dans les intervalles que lui laissaient ses travaux stupides et la faim, il s’abandonnait à l’étude. On a trouvé dans ses paperasses des dessins d’architecture et des poésies portant mêmes dates. Son assiduité à l’atelier d’Antoine Garnaud devint plus réservée peu à peu, et il en disparut entièrement. Son aversion pour l’architecture antique