Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/181

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tion de mon maître, il doit être bien inquiet ; si je n’étais blessée…

— Oh ! si ce n’est que cela, reprit Jack, tiens, prends cela en souvenir de moi, porte-le toujours sur toi, avec cela, tu seras forte. — C’était un sachet obien. — Et, levant doucement Abigail, il la chargea sur ses épaules robustes, descendit le sentier et disparut sous les acajous.


Le jour commençait à poindre, cependant tout dormait encore aux environs de Sainte-Anne, quand parut, devant l’habitation, Three Fingered Jack chargé d’Abigail. Il la portait aussi légèrement qu’une jeune fille porte son urne à la fontaine. S’étant approché de la case, il la déposa à l’entrée.

— Adieu, Abigail !

— Adieu, Jack, veillez bien sur vous !

L’obi heurta rudement la porte de son coutelas et s’enfuit prompt comme un cerf.

Hatsarmaveth Abraham Westmacot sortit accompagné, rencontrant du pied cette femme étendue et sanglante, il jeta un cri d’effroi.

— Calmez-vous, n’ayez peur, mon maître ; c’est votre servante Abigail !