Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/195

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la descente presque perpendiculaire avait environ trente mètres de profondeur ; tous deux dans leur chute avaient conservé leur coutelas.

Ce fut là le théâtre où les deux plus robustes cœurs qui aient jamais été encerclés par des côtes, commencèrent leurs sanglantes luttes.

Le jeune garçon, auquel on avait enjoint de se tenir à l’arrière et hors d’attaque, parut au haut du gouffre, et, durant le combat, frappa Jack d’une balle au ventre.

Sam était rusé ; il prit froidement un détour pour descendre au champ de bataille : lorsqu’il fut arrivé au lieu où elle avait commencé, Jack et Reeder s’étaient pris au corps et avaient roulé ensemble au bas d’un autre précipice sur le flanc de la montagne ; dans cette chute, ils avaient tous deux perdu leurs armes. Sam, en se glissant après eux, perdit aussi son coutelas parmi les arbres et les buissons. Quand il arriva auprès d’eux, quoique sans armes, il ne resta pas oisif, et, heureusement pour Reeder, la blessure de Jack était profonde et grave ; il était dans une violente agonie.

Sam tomba juste à temps pour sauver Reeder, car Jack l’avait saisi à la gorge avec son étreinte