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Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/236

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mes au seuil de la maison de Dina ; alors, je lui demandai un rendez-vous prochain.

— Eh ! pourquoi ? me dit-elle.

— Pour nous voir et nous parler d’amour !

— Aymar, il n’est besoin de rendez-vous : Vous êtes un cavalier distingué, vous m’aimez, je crois bien que je vous aime ; venez chez mon père quand vous voudrez, si vous désirez même, montons de suite. Je dirai à mon père, voici venir le jeune cavalier qui vous parla, un soir de sérénade, sur le rempart d’Avignon ; le reconnaissez-vous ? Je viens de le rencontrer, étranger en cette ville ; il m’aime beaucoup, je l’aime aussi… Et mon père vous saluera et vous aimera pour l’amour de moi.

Je montai ; ce bon vieillard, Judas, me reçut avec aménité et me présenta à sa compagne Léa ; et, depuis ce temps, il y a bien dix mois, j’ai, pour ainsi dire, passé tous mes loisirs en sa maison.

Mon amour pour Dina n’a fait que s’accroître par une intimité chaste et délicieuse, comblant de soins et de tous égards possibles le vieux Judas qui me chérit, et sa Léa qui me fait oublier ma mère que je perdis enfant.