Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/243

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tion. Sa petite main effilée portait un chandelier de fer, à jour, et tourné en spirale, comme le serpentin d’un hermétique.

Chastelard, en apercevant cette belle femme, stupéfait, ouvrit de grands yeux, et recula de plusieurs pas, si grande est la puissance de la vénusté ! Aymar s’approcha d’elle, lui prit la main, et la baisa au front sur sa féronière.

— Vous venez tard, dit-elle d’un ton aigre-doux.

— Il est vrai : j’ai été retardé malgré moi ; ne me grondez pas, je vous prie ; je ne pouvais revenir, vous le savez, sans le notaire que voici.

À ce mot, Bonaventure Chastelart ôta son mortier, et fit force salamalecs aux genoux de Dina ; puis ils grimpèrent un petit escalier de pierre, en vis, à l’aide d’une corde servant d’écuyer et luisante par le frottement, comme la haste d’une pertuisane. Durant la montée, Bonaventure tirait Aymar par son manteau, et lui répétait à l’oreille :

— Qu’elle est belle, cette hérétique ! Oh ! vous n’avez pas menti, Rochegude !

— Mon père, cria Dina joyeuse et du milieu du palier, c’est Aymar et son notaire ! — ils passèrent par une galerie en encorbellement sur la