Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/256

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à Dina son prochain retour. Depuis son absence, elle n’avait reçu, en mémoire de lui, qu’un seul message, une boîte de nougat de Montélimart, un coffret de mannes de mélèzes et d’amusettes ou pignons de pins de Briançon et un cabas de délicieuses gimblettes de la foire de Sainte-Madeleine de Beaucaire. Dans le cabas, s’était trouvé un billet ainsi conçu :


Aymar de Rochegude à Dina


« Ma belle fiancée, ne vous fâchez point si je vous traite comme une enfant, car je vous aime comme une enfant ! Que cet éloignement m’est douloureux ! Oh ! si du moins vous étiez près de moi, combien cette grande et primitive nature qui m’environne, qui cejourd’hui, me semble lourde et insipide, s’animerait, bondirait comme un bélier, tressaillirait comme un agneau, oh ! je l’aimerais, je la comprendrais mieux, si votre regard ouvrait mon âme qui se concentre comme un hérisson, si votre voix épanouissait mon cœur, si j’avais votre main dans ma main, si le maëstral de ces montagnes, se fourvoyant dans vos