Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/275

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ramait fort, et d’où partaient souvent des rires inextinguibles. Elle était chargée de jeunes hommes et de jeunes filles qui étaient venus faire de la musique et s’ébattre à la fraîcheur du soir ; ils ramèrent pour s’approcher de la barque de Dina, et passèrent tout auprès, se penchant pour voir sous la tente silencieuse ; mais le passeur pressa son aviron en amont, et ces indiscrets filèrent en aval sans rien distinguer.

La bèche de Dina remontait et s’éloignait toujours, et pourtant la nuit noire était tombée, et pourtant elle avait demandé au batelier à ne voguer qu’une heure au plus.

Et le batelier quittant son banc, se glissa sous la tente ; un cri s’échappa de la bèche qui disparut à l’horizon.