Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/324

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Mais ce n’était pas assez que toutes ces souffrances, mais ce n’était pas assez que de savoir et parjure, et basse, et vile celle qu’il avait entourée de soins délicats, et chargée du plus pur amour. Il était destiné, en ce jour, à tomber de chute en chute plus terrible, à tout perdre, à tout jamais, sans retour. Celle qu’il avait crue chaste, innocente, pudique ; celle qu’il n’avait abordée qu’en tremblant, celle dont il se faisait un crime de l’avoir arrachée à sa virginité, d’avoir troublé la limpidité de sa belle âme, devait enfin paraître à ses yeux dans toute sa hideur : libertine, sale, lascive, immonde !

Voulant lui laisser un mot, et fouillant un tiroir pour trouver un encrier, il découvrit : ciel, j’ai honte à le dire ! maroquiné, doré, enluminé, un Arétin !…

Je vous laisse à penser qu’elle fut sa consternation. Il était anéanti. Ses lèvres, retroussées, enflées et pendantes, exprimaient le plus profond dégoût, et sa poitrine, oppressée, jetait des hoquets de vomissement.

Mariette en cet instant rentra, Passereau rengaina sa douleur.

— Madame n’est pas encore rentrée ?