Page:Borel - Champavert, 1833.djvu/378

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maçonneries. Passereau se promenait sous la forêt de marronniers : pour tuer l’attente, il avait pâturé deux ou trois grands journaux fort indigestes. Notre bel écolier s’ennuyait considérablement en ce damné lieu, continuellement assailli par certains schismatiques et forcé d’essuyer les déclarations d’amour de ces bourgeois de Gomorre. Enfin il vit un homme accourir en toute hâte au piédestal du sanglier de marbre, puis le tourner et le pourtourner tendant le cou et regardant de tous côtés avec un air maussade et capot.

Ce quidam, grand et gros, enveloppé d’une houppelande bleue, orné d’une figure insignifiante coupée en deux par une énorme moustache, portait des éperons qu’il faisait sonner d’impatience et une longue cravache dont il se caressait les os des jambes. Passereau l’ayant considéré un instant et toisé du regard comme un cheval en foire, s’approcha de lui et le salua :

— Vous attendez quelqu’un, monsieur ?

— Que vous importe, jeune homme !

— Il m’importe beaucoup.

— Vous exercez une profession peu hono-