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Page:Borel - Madame Putiphar, 1877.djvu/41

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LIVRE PREMIER.

I.

Je sais s’il y a un fatal destin, mais il y a certainement des destinées fatales ; mais il est des hommes qui sont donnés au malheur ; mais il est des hommes qui sont la proie des hommes, et qui leur sont jetés comme on jetoit des esclaves aux tigres des arènes ; pourquoi ?. . . Je ne sais. Et pourquoi ceux-ci plutôt que ceux-là ? je ne sais non plus : ici la raison s’égare et l’esprit qui creuse se confond.

S’il est une Providence, est-ce pour l’univers, est-ce pour l’humanité, et non pour l’homme ? Est-ce pour le tout et non pour la parcelle ? L’avenir de chaque être est-il écrit comme l’avenir du monde ? La Providence marque-t-elle chaque créature de son doigt ? Et si elle les marque toutes, et si elle veille