Page:Borel - Madame Putiphar, 1877.djvu/631

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MADAME PUTIPHAR. 305 ami! ô mon bien -aimé! tu ne reconnois donc plus cette voix qui t'appelle et t'implore!... Patrick! Pa- trick ! Patrick ! ! ! ah ! tu es bien cruel ! Se traînant à ses pieds, Déborah fit encore quelques efforts extrêmes pour se faire reconnoître, mais vai- nement! Patrick, toujours immobile, sans prendre garde à ce qui se passoit, levoit les yeux vers la voûte et répétoit implacablement d'une voix sépul- chrale : — « thiarna, dean trocaire ormsa mor- pheacach. » — Vous le voyez, madame, fit alors un des moines, cet infortuné ne sauroit ni vous reconnoître ni vous répondre.... Cet homme est fou! — Fou ! ! ! répéta lentement Déborah, en poussant un cri terrible. Cela jusques alors n'avoit pu lui ve- nir à la pensée; ce mot l'avoit frappée comme un coup de foudre. — Rentrant subitement en soi-même avec la vitesse d'une épée qui rentre dans le fourreau, Déborah s'affaissa pesamment contre terre, poussa d'affreux sanglots, puis un râlement horrible. La douleur l'avoit tuée.... — Elle étoit morte! Mais qu'elle fut bien vengée ! ! ! ir. 20