Page:Borel - Rapsodies, 1868.djvu/76

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Rien, que ma soif et moi : quel horrible silence !
Je n’entends que mon râle et le bruit de mon cœur.
Je penche, je faiblis courbé par la douleur.
Dieu ! que l’homme est piteux en un désert immense !
Dieu ! que l’homme est débile au souffle du malheur !

Blasphème, aventurier, pleure, et te désespère,
Au réveil trop cruel d’un trop court songe d’or…
Mon sort est mérité, peut être pire encor ;
Dans la tombe en partant j’ai poussé mon vieux père :
Je voulais l’opulence, et j’embrasse la mort.