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EPISTRE.

ste de plus rude & de plus barbare du langage de ses Ancestres. Mais pour vous, MONSIEUR, vous aurez sans doute la bonté de m’excuser, si vous considerez que ie ne pouuoit en user autrement sans injusstice. Car puis-que vous auez, esté vne des principales causes de la naissance de cet Ouvrage, ie ne deuois le dédier à personne qu’à vous. C’est par vostre conseil que ie l’ay entrepris, pour le soulagement & la satisfaction des Curieux, qui seront bien-aises en lisant les Livres ecrits en vieux François, de n’estre pas arrestez, par tant de mots dont on n’vse plus maintenant, & qui ont quelquefois des significations assez belles, & des origines tres-anciennes, mais qu’il est difficile d’entendre sans vne longue meditation. Vous m’avez asseuré que ce travail ne sera pas inutile, & ie me suis laissé flater par cette esperance, d’autant plus aisément, qu’un excellent homme de l’Antiquite nous enseigne, Que ce n’est pas estre peu heureux que de pouuoir donner la nouueauté aux choses vieilles, la lumière aux obscures, l’agré-