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Page:Bornier - Œuvres choisies, 1913.djvu/247

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ACTE TROISIÈME

Le port de Néapolis. — Plage et vaisseaux sous voiles.
Maisons dispersées à droite et à gauche.


Scène PREMIÈRE

(Le jour se lève à peine. On entend des voix de matelots qui chantent
en hissant les voiles.)
VOIX DE MATELOTS

Cette nuit, sous le ciel terrible
La mer folle se débattait ;
L’éclair la trouait comme un crible,
Le vent comme un chien la fouettait.

Ce matin, la brise caresse
Et balance amoureusement
La voluptueuse paresse
Du flot qui frissonne en dormant.

Ce soir… qui sait ce qui s’apprête,
Là-haut, ciel, là-bas, océan ?
Le calme est fils de la tempête
Et père aussi de l’ouragan.

Toi que l’on plaint ou qu’on envie
Selon l’aspect du gouffre amer,
Mortel, ne demande à la vie
Que ce qu’on demande à la mer !


Scène II

ELYMAS, AFRANIUS, entrant par la droite.
AFRANIUS

Ah ! ah ! laisse-moi rire ! Ils se sont donc enfuis ?