Page:Bornier - Poésies complètes, 1894.djvu/97

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CHATEAUDUX 85 Tu ne te doutais pas qu’une main lente et sûre, Habile aux trahisons, perfide sans remords, Sous tes fausses grandeurs sondait mieux ta blessure Et déjà méditait ta mort ! Mais Paris ne meurt pas ! Trompant leur espérance, Te voilà devant eux plus terrible et plus beau ; Ils pensent déchirer la robe de la France Jour à jour, lambeau par lambeau, Mais tu sais racheter ton ancienne faiblesse, Tu te plains de ne pas encore assez souffrir, Tandis qu’autour de toi le lâche destin laisse Tant de nobles villes mourir ! Souffre donc ! Souffre encor ! Lutte, espère, mais souffre ’. Souris dans ton malheur aux malheurs qui viendront, Et, vainqueur ou vaincu, plonge-toi dans le gouffre D’où l’on sort une étoile au front !

novembre 1870