Page:Bosquet - Guide manuel de l’ouvrier relieur - 1903.djvu/81

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livre. Ce procédé est des plus défectueux en ce sens que pour placer un peu plus tard les gardes blanches il faut alors décoller les sauve-gardes pour placer celles-ci, ce qui n’est pas sans fatiguer et parfois déchirer quelque peu les feuillets sur lesquels elles ont été fixées ; il en est de même des gardes blanches, alors qu’il s’agit lors de la finissure, de nettoyer les mors au volume afin d’y placer les gardes de couleur. Donc, dans l’un et l’autre cas, feuillets du livre et gardes dont les dos ne sont nullement protégés, sont à ce point fatigués qu’ils se déchirent à ces places, obligent l’opérateur soit à remplacer les gardes soit à pratiquer à ces places des replâtrages de toute façon préjudiciables à la propreté, à la bonne harmonie du travail.

Consolider le commencement et la fin du volume a toujours été le grand souci des bons praticiens, le surjetage des premiers et derniers cahiers est un moyen excellent, mais on ne peut l’appliquer qu’à des reliures soignées et par des mains exercées, il solidifie le cahier mais il ne protège pas les gardes pour lesquelles il faut alors des papiers très solides et parfois coûteux que l’on coud comme on le fait des cahiers du volume.

Sauf-gardes à onglets. — Le seul moyen économique que l’on puisse opposer au mal que nous venons de signaler, qui rend inutile le surjetage et la couture des gardes, même aux volumes les plus soignés, consiste en deux bandes de papier de 4 à 6 centimètres de large (selon le format du livre), relativement mince, solide et souple que l’on place en forme d’onglet, entourant le premier et le dernier cahier du volume sur la partie antérieure desquels on les colle à deux ou trois millimètres de large, toujours selon le format du livre. Ces collages étant secs, on plie ces onglets de façon à con-